Si vous êtes en digital, vous avez sûrement entendu le terme « Railcom » ces dernières années. La technologie Railcom a été l’objet de quelques controverses, certains trouvant la technologie inutile, d’autres s’offusquant qu’elle ne réponde pas aux normes internationales de modélisme.
Le terme « Railcom Plus » est encore plus nouveau, et ne fait que rajouter à la confusion
Au delà de l’utilité de Railcom & de Railcom Plus pour chacun, voici un petit récapitulatif de ce que sont ces deux technologies DCC. En aucun cas ne seront discutés les détails techniques ici, je souhaite que ce résumé soit placé de notre point de vue utilisateur: à quoi cela sert donc?
Railcom© et RailcomPlus© sont des marques de Lenz Elektronik GmbH & Electronic Solutions Ulm GmbH & Co. KG.
Rappel, le DCC
Le DCC est la norme la plus courante de contrôle digitale d’un réseau de train électrique (mais ça, normalement, vous le savez). Il existe d’autres normes (Motorola, MFX, Selectrix…) que je n’aborderai pas ici. Avec la bonne centrale de commande, et des décodeurs dans les locomotives, on peut faire bien plus qu’en analogique.
Cette norme a été standardisée par les deux grands « organismes » du modélisme:
- Le MOROP (pour MOdellbahn EuROPe) qui édite les fameuses normes « NEM » (Normes Européennes de Modélisme)
- La NMRA (National Model Railroad Association) l’équivalent Américain du MOROP
Ces deux organismes ont appris à travailler ensemble, pour faciliter la vie des modélistes des deux côtés de l’océan.
Ceci n’empêche pas les constructeurs de développer des technologies qui se greffent sur le DCC, mais ne respectent aucune « norme » officielle. Il est à noté que ces organismes sont volontaires, il n’existe aucune obligation pour un constructeur de respecter les normes.
Rajoutons-en une, voir deux couches!
Le Railcom
La firme Lenz, constructeur Allemand, a décidé que le DCC seul ne suffisait pas. Il a donc développé (en coordination avec un ou plusieurs autres constructeurs – les versions de l’histoire varient), une « couche » supplémentaire pour le DCC: la technologie Railcom.
Le Railcom est interropérable avec le DCC, cela veut dire que vous pouvez avoir une centrale Railcom, et commander des locos non railcoms sans problème; ou que des décodeurs Railcom peuvent être sans problème commandés par une centrale non Railcom.
Que permet donc le Railcom? En quelques mots, ils permet aux décodeurs d’être « bi-directionnels ». En DCC classique, le décodeur ne peut pas répondre à la centrale, celle ci envoit des ordres, et le décodeur s’éxecute (ou pas…). Avec le Railcom, le décodeur se met enfin à parler: il peut répondre à la centrale.
Concrètement, cela permet deux choses:
- La programmation sur la voie principale (« POM » ou « Ops programming) est plus facile
Beaucoup de décodeurs/centrales permettent la POM, mais c’est une programmation « aveugle ». En effet, les locomotives ne peuvent pas confirmer un changement de CV à la centrale.
Avec Railcom, on obtient non seulement une confirmation d’un changement de CV, mais on peut aussi bien sûr lire les valeurs actuelles des CVs. Le tout sans poser le train sur la voie de programmation. - La détection de train par numéro
En utilisant des détecteurs de présence de cantons, compatibles Railcom, on peut envoyer à la centrale (ou à l’ordinateur) non seulement une confirmation de présence d’un train anonyme, mais aussi le numéro de ce train, où encore le sens dans lequel il roule.
Le Railcom, comme indiqué précédemment, n’est pas une norme NEM officielle. Il commence par contre a être adopté par beaucoup de constructeurs allemands, notamment:
- Lenz (le créateur)
- ESU
- Uhlenbrock
- Tams Elektronik
Le Railcom Plus
Depuis 2 ans environs, il existe encore une autre couche supplémentaire: le RailcomPlus. Le RailcomPlus a été « développé par la firme ESU sur base du standard Railcom de Lenz, et est désormais développé en conjonctions par les deux firmes » (original en Allemand chez Lenz).
Mais, qu’est ce donc? Que veut-on encore nous vendre?
Le RailcomPlus est une amélioration supplémentaire du Railcom, il permet une chose qui existe déjà sur un format concurrent du DCC: le « MFX » de Märklin. Le RailcomPlus permet en effet, lorsque l’on pose une Locomotive sur le réseau, de la reconnaître immédiatement:
- La centrale compatible RailcomPlus affichera la Loco, son adresse, ses fonctions automatiquement
- Si par hasard l’adresse de la nouvelle Loco est déjà occupé, la centrale vous proposera automatiquement de changer l’adresse de la loco, pour vous permettre de « jouer » immédiatement, sans aucun configuration.
Un gadget? C’est une question d’opinion. En réalité, cela n’a pas seulement l’avantage de permettre d’amener des locos chez un ami…cela permet surtout d’éviter une fastidieuse configuration des locos sur la centrale lors de la première utilisation. J’utilise moi même des décodeurs sonores ESU (compatibles railcom plus) et une centrale ECOS II (aussi compatible). Une fois que je pose une loco sur la voie, avec plus de 20 fonctions sonores: tout se configure automatiquement, il n’y a rien à faire.
Résumé en image
Le schéma ci-dessous rappel le principe de base des différentes technologies:
Vous en voulez?
Le débat sur l’utilité du Railcom (et plus récemment du Railcom Plus) est vif. Certains critiquent Lenz et ESU d’avoir trahit le MOROP, en rajoutant des couches à une norme sans demander l’avis de personne. En quelque sorte, le Railcom (et surout le tout nouveau Railcom Plus), sont un peu comme un environement d’ordinateur Apple: c’est fermé, et vous limite souvent au matériel de certains constructeurs.
Mon avis est simple: si l’environnement fermé me facilite la vie, et que le prix en vaut la peine, je n’ai rien contre. Je comprends ceux qui ont un avis différent.
Mais si vous voulez passer (en douceur ou pas) au Railcom, ou au Railcom Plus, il vous faudra vous équiper. Voici les différents éléments:
Une centrale Railcom ou Railcom Plus
La norme Railcom modifie légèrement le signal DCC: il reste compréhensible par les décodeurs non Railcom, mais rajouter un « cutout » électronique, qui laisse l’occasion aux décodeurs de discuter avec la centrale.
Il vous faudra donc une centrale compatible Railcom, ou Railcom Plus si vous le désirez.
J’utilise pour ma part une ECOS II, d’ESU. Lenz produit aussi des centrales compatibles.
Des boosters compatibles Railcom
Si par hasard vous utilisez des boosters sur votre réseau (si vous ne s’avez pas de quoi il s’agit, sautez ce paragraphe), il faudra qu’ils soient également compatibles Railcom. C’est à dire qu’ils puissent emettre le « cutout ».
A noter que si seul la détection locale de train (renvoi du no du train) vous intéresse, et pas la programmation sur la voie principale, il est théoriquement possible de brancher un booster Railcom sur une centrale non Railcom. Les cantons alimentés par ce booster seront compatible Railcom, et vos détecteurs Railcom locaux devraient marcher (je pense, mais n’hésitez pas à commenter si je me trompe).
Si vous voulez en plus de le Railcom Plus, il vous faudra un booster Railcom capable de parler à votre centrale. A ma connaissance, seul l’ECOSboost d’ESU, en combinaison avec une centrale ECOS peut faire cela.
Des décodeurs Railcom ou Railcom Plus
C’est assez évident. Certains constructeurs permettent de mettre à jour vos décodeurs, vers des décodeurs Railcom. Certains décodeurs ESU Railcom, peuvent aussi être mis à jour vers Railcom Plus.
Une liste des décodeurs compatible n’est pas le but de cet article.
Conclusion
Le Railcom fait débat, et il continuera. Il ne fait pas partie des normes DCC; mais il ne faut pas oublier que les technologies concurrentes ne le sont pas non plus (par exemple le LISSY d’Uhlenbrock, ou les transpondeurs de Digitrax).
La détection des numéros des trains est en fait souvent inutile si vous utilisez un logiciel pour contrôler votre réseau: dites aux logiciels où sont vos locomotives, il les suivra intelligemment par la suite.
Personnellement, j’apprécie énormément le Railcom Plus. La vidéo ci-dessous montre la dépose d’une nouvelle locomotive sur la voie:
Et vous qu’en pensez vous? Gadget inutile?
Liens externes
- Railcom chez Lens en allemand : https://www.lenz-elektronik.de/digitalplus-railcom.php
- Railcom Plus expliqué par ESU (en anglais) : http://www.esu.eu/en/support/white-papers/railcomplusr/
Article édité 2013/08/05: clarification de la section « POM ».
J'essaye d'être juste et de noter sur des critères aussi clairs que possible ! Pour un rappel des critères de d'évaluation cliquez-ici.
Rappel: Je suis un amateur, et ceci sont des opinons personnelles. Je ne reçois aucune compensation, sous aucune forme que ce soit, de la part des marques ou magasins mentionnés ici. Les noms de produits et de marques mentionnés ici sont la propriété de leurs propriétaires respectifs.
Concrètement, y a t il des interfaces ordinateur compatibles pour le railcom plus ?
Car cela me semble très intéressant dans le cas des réseaux modulaires, et des expositions. Quand on peux insérer ou retirer des trains à tout moment.
Rocrail gère les modules… Je vais tenter de lire la doc.
Très bonne question, aucune centrale que je connais ne transmet tous les détails d’une locomotive (fonctions et autres) vers un logiciel automatiquement…Donc, pour le railcom plus, c’est raté.
Par contre bien sûr, la plupart des logiciels sont compatibles Railcom dans le sens où ils reçoivent l’adresse de la loco dans une section si la centrale leur envoi (suite à détection Railcom). Est il possible de conduire cette loco (jusque là inconnue du logiciel)? Peut être selon les logiciels, mais encore une fois, il n’y aurait probablement aucun feedback sur toutes les fonctions (ou le nom) de la loco.
L’identification à elle seule est déjà intéressante, car on a le temps de renseigner les détails du train une fois la loco en route. Ce qui est suffisant pour gérer les collisions je pense. Pour les détails sur les fonctions, c’est une autre histoire.
Je vais tenter de trouver une liste d’interfaces compatibles.
Merci pour la réponse.
Bonjour. Tout d’abord, merci pour le partage des informations.
En ce qui concerne Railcom plus, j’attends la prochaine mise à jour de la centrale Ecos 2 avec impatience car, selon mes informations, elle devrait permettre la lecture directe sur l’écran de quelques fonctions de nos machines, notamment l’affichage des données du wagon Tachymètre ESU sorti en 2014.
Bonjour, Merci pour le partage de ces informations qui ne sont pas forcement évidentes.
une question concernant le premier petit schéma du « résumé en image« , qui indique que le DCC ne permet qu’un Acknoledge, et pas de lecture !
J’étais persuadé du contraire vu que toutes les centrales ou presque (Le succès du SPROG associé à JMRI en est l’exemple le plus parlant.) sont capable de lire les CVs.
Je suis donc retourné à la source: les normes NMRA, en étant persuadé de trouver une commande « lecture ».
Je n’ai trouvé que 2 commandes: un « Write » et un « Verify ». Est-ce à dire que pour les lire un CV en DCC, les centrales en sont réduites à envoyer toute un séquence de commande « verify » en incrémentant la donnée transmise jusqu’à ce que le décodeur valide par un ACKnowledge ?
La norme NMRA fait aussi référence à sous-standards §9.3.1 (qui n’est plus disponible) et §9.3.2, … qui est le RailCom !