Un problème simple, des solutions simples: gérer les branchements d’une boucle de retournement en digital avec les bons modules.
Le challenge
Les boucles de retournement sont un problème pour tous les systèmes de trains miniatures à 2 rails. Les systèmes à 3 rails (Märklin par exemple) n’ont pas ce problème: les voies sont « symétriques » et peuvent créer une boucle sans court-circuit.
En N, en HO 2 rail et dans tous les autres échelles, il est facile de voir pourquoi une boucle de retournement peut être un problème:
La solution manuelle
On peut gérer une boucle manuellement. Par exemple, on peut isoler le coeur de la boucle, et la raccorder à un double-interrupteur pour inverser la polarité. On peut même lier cet interrupteur (ou un relais) à l’aiguillage. Le changement de polarité peut alors être manuel, ou automatique via un système compliqué de détecteurs (infrarouge, aimants…).
Toutes ces solutions marchent, mais en DCC, il existe des solutions beaucoup plus simples. En digital en effet, le sens de marche des locos n’est pas dépendant de la polarité des voies (quel rail est le « + » ou le « -« ). Le seul souçis en DCC, c’est d’éviter le court circuit tout en laissant les trains rouler sans arrêt si possible.
Pour cela, les modules de boucles de retournement entrent en jeu. Ils prendront en charge la gestion de la boucle automatiquement et de façon transparente, il n’y aura plus que l’aiguillage à gérer si besoin.
Il existe deux types de modules de boucle de retournement, et il est important de comprendre les différences…
Les modules « court-circuit »
Le principe de ces modules est simple: combattre le court-circuit par le court-circuit:
- Le coeur de la boucle est isolé du réseau, le module surveille la boucle.
- Le coeur de la boucle est toujours alimenté dans un sens (sur 2 possibles).
- Dès que le train entre dans la boucle, si le module détecte un court-circuit, il inversera la polarité de la boucle. Sans court-circuit, cela veut dire que la boucle est déjà bien orientée, le train continu sans encombre également.
- Quand le train arrives à la fin de la boucle, un autre court circuit se produit. Le module rechange la polarité de la boucle, pour qu’elle corresponde au reste du réseau et permette la sortie du train.
J’ai testé de tels modules. Ils marchent correctement, et ils ne sont pas cher.
Par contre, le principe même d’attendre un court circuit n’est pas optimal. Comme moi, vous risquez de rencontrer les problèmes suivant:
- Un module pas cher ou avec un « seuil de court-circuit » mal réglé ne changera pas la polarité assez vite. La centrale numérique détectera ce court circuit, et désactivera le réseau par sécurité.
- Parce qu’il a court-circuit, certains décodeurs très sensibles dans les trains peuvent potentiellement être endommagés (bien que cela soit très rare).
Les modules avec détection d’entrée/sortie
Le deuxième type de module, le meilleur, opère de façon plus sûre:
- Il y a deux zones supplémentaires (entrée/sortie de la boucle). Ces zones sont non alimentées sauf en présence d’un train.
- Quand un train arrive dans la zone d’entrée, le module détecte la polarité. Il alimente alors la zone d’entrée et le coeur de la boucle avec la bonne polarité.
- Quand le train arrive dans la zone de sortie, le module inverse la polarité de la boucle, et alimente la zone de sortie de la même manière. Le train étant toujours dans la boucle, ce changement de polarité est quasi-instantanné et invisible.
Le processus entier se passe donc sans aucun court-circuit, de façon complètement automatique. Il s’agit de loin du moyen le plus sûr et pratique pour gérer une boucle de retournement.
Au niveau des inconvénients: le prix plus élevé de ces modules, et des branchements un peu plus complexes.
Conclusion
Si vous êtes en digital, je recommande sans ambiguité les modules avec zones de détection. Les modules basés sur un court-circuit ont beau fonctionner dans beaucoup de cas, ils restent une solution « pas propre ».
Il y a beaucoup de modules sur le marché, et parfois les constructeurs ne sont pas clairs sur le type de modle. Pour différencier les deux types de modules, c’est facile:
- Le modules basés sur des courts-circuits ont le plus souvent seulement 4 connecteurs (ici par exemple)
- Les modules avec zones de détection ont au moins 8 connecteurs (ici par exemple)
J’utilise justement les modules de « LDT« , un constructeur allemand, et je n’ai jamais eu de problème. Mais quelle que soit la marque, le choix d’un module de retournement de qualité vous rendra la vie bien plus facile!
J’ai pas mal réfléchi aussi au problème des boucles de retournement en numérique. En particulier, j’ai réfléchi au boucle de retournement sans aiguillages, comme on en trouve par exemple en extrémité de réseau modulaire (os de chien). En plus des solutions déjà énoncées ci-dessus, j’ai réfléchi à quelques autres variantes:
– Relais monostable et barrière IR: la partie boucle de retournement est alimentée par le relais monostable. Dans la situation repos, la « polarité » des rails correspond à celle d’une des voies entrantes. Au niveau de l’autre isolation (là où se passerait le court-circuit) une barrière IR est installée (en diagonale pour être sûre d’agir au bon moment, ou deux en parallèle de part et d’autre de l’isolation, mais très proche). La barrière IR tire le relais qui inverse ainsi la polarité. http://www.beuret.net/question-6-septies-boucle-pour-os-de-chien-avec-barriere-ir/
Un avantage de cette méthode est que si la boucle est toujours parcourrue dans le même sens, on peut mettre la barrière IR du côté sortant et ajouter du côté entrant une zone de potection qui n’est plus alimentée lorsque le relais est activé et qui accepte ainsi des trains plus longs que la boucle elle-même (ce qui peut arriver en réseau modulaire d’exposition).
Je suis par contre toujours en train de chercher une solution qui fonctionne automatiquement, dans les deux sens, avec des trains potentiellement plus longs que la zone isolée… ça devient très vite une usine à gaz.
Salut Christophe. En effet, les barrières infrarouges sont aussi une solution. J’ai justement évité cette solution parce que ça devient potentiellement une usine à gaz (et en plus il faut faire des réglages…). C’est pour ça que les modules basés sur la détection de courant sont mon choix (une fois les 6 câbles branchés, rien d’autre à faire).
Mais tu as raison… il reste toujours le problème de la longueur maximale des trains, avec ce maudit « centre de boucle » comme limite ultime. Si tu découvres une solution miracle, n’hésite pas à la partager!